Après la rigueur du dessin, il y a un autre grand plaisir.
Se retrouver dans le jeu des couleurs et des matières.
Si je comparais un tableau à une phrase, je dirais que le dessin est à la fois le sujet et le verbe. La couleur et la matière seraient tout le reste.
Mais dans un tableau on reste toujours dans la sensualité pure.
La densité de la chair, la peau du tableau....
Chère Marie,
La distinction entre le dessin et la couleur est intéressante.Le dessin, comme sujet grammatical, serait la discontinuité alors que la couleur serait plutôt de l'ordre du continu.
Amitiés
Alain
Rédigé par : Alain | 09 août 2005 à 14:17
Liebe Marie,
Je fais un retour sur ligne/couleur.
Il y aurait un ancien conflit entre la couleur et la ligne, entre le continu non représentable et la ligne représentable liée au discontinu.
Le continu de la couleur semble lié à la lumière, à l'irradiation.
A l'écoute de Chopin, Delacroix a fait une création langagière: la note bleue - indiquant qu'il y a une connexion entre le son et la couleur.
La couleur peut devenir visible en incarnant le son.
Peut-on aller jusqu'à dire que le visage devenu visible est cette connexion entre le son et la couleur, entre le continu et le discontinu?
Con affetto
Alain
Rédigé par : Alain | 09 août 2005 à 16:09
Cher Alain
Pour moi il n'y a pas de conflit entre la ligne et la couleur.le dessin est à la fois discontinu et continu. Discontinu parce que la ligne sépare de la couleur, mais continue parce que la ligne est fermée sur elle même.A l'intérieur il y a le noyau caché où l'on ne peut jamais accéder, le centre mystérieux du secret.La ligne entre en résonnance infinie avec elle même. La couleur est aussi discontinue en terme de vibrations avec ou contre, la résonnance intime du dessin
Amicalement
marie
Rédigé par : marie | 09 août 2005 à 19:01
Auteur du blog, malade et serein, je me suis permis de rédiger quelques appréciations sur l'artiste. Vous confirmez, vous aussi, ce que je ressens.Merçi. Amicalement. GUIRANDE René
Rédigé par : René GUIRANDE | 10 août 2005 à 09:14
Liebe Marie,
Je n'avais pas envisagé la fermeture de la ligne sur elle-même et sa délimitation d'un intérieur - avec le centre mystérieux du secret.
La ligne introduit-elle une limite à l'infini du noyau du secret inaccessible?
Pouvez-vous en dire un peu plus sur ce secret (sans le dévoiler)?
Cette notion du secret, qui n'est pas un hermétisme, est proche de celle à l'oeuvre dans l'écriture.
Je vais rafraîchir ma mémoire dans le petit livre de Merleau-Ponty "l'oeil et l'esprit" et dans un ouvrage de Yves Bonnefoy: Le nuage rouge. Dessin, couleur et lumière.
Amitiés
Alain
Rédigé par : Alain | 10 août 2005 à 19:33