Avant d' écrire cette petite lettre, je voudrais effacer tout malentendu entre nous.
Vous savez l'amour que je porte aux anges...
Vous savez aussi que j'en suis entourée, mais moi pas plus qu'une autre, il suffit d'être attentif. Donc, quand je vous parle de mes conversations avec Lucifer, c'est du Lucifer d'avant ,dont je parle, d' avant qu'il n'ait mal tourné, ( encore que ....il avait ses raisons mais... c'est une autre histoire).
Bref, moi j'étais l'amie de Lucifer, avant, quand il était l'ange préferré de Dieu. Lorsque,(Comme son nom l'indiquait il était le porteur de lumière). Nous étions donc amis, et puis vous savez comment est la vie, il a suivi son chemin et moi le mien, et, depuis peu nous nous sommes retrouvés..oui...sur internet , même les anges aujourd'hui utilisent internet.
Et depuis, souvent le soir jusqu'à des heures indues nous parlons au téléphone.
La vie, par l'ironie ou la cruauté dont elle sait faire preuve: lui cloue en ce moment, souvent les ailes sur les murs blêmes d'un hopital , mais il n'est jamais aussi libre que quand il est prisonnier, aussi gai, aussi plein d'humour et d'amour. Quand vous arrivez près de lui avec votre coeur qui déborde de larmes et vos joues toutes barbouillées ( bien sur quand on s'essuie avec des mains pleines de peintures) il vous regarde arriver, depuis la porte la chambre.
Il vous regarde arriver, et dans ces yeux, il y a tout cet amour déraisonnable,toute cette tendresse en surabondance ,et ça c'est cadeau, c'est pour vous, pour rien, c'est juste parce que c'est vous...Puis il secoue la tête, en se disant:" bon voila encore la petite marie.... décidement pas douée pour vivre , celle là" ...mais il tapote le bord de son lit d'hopital pour vous faire une place près de lui.
Et comme vos mots sont tout coincé, dans votre gorge, c'est lui qui parle. Il caresse doucement votre joue, prend votre visage entre ses mains, repousse les cheveux qui retombent sur votre front et il vous parle. Il vous parle à voix basse, de sa voix douce et fraîche comme de la neige. Il dit les mots qui vous consolent d'être née, les mots qui vous redonnent une légitimité à occuper un espace ausi réduit soit -il sur cette terre, les mots qui disent que vous êtes utile, que votre vie à un sens, même si ce soir dans l'obscurité qui noie tout ,vous êtes aveugle .
Et au fil des heures, tout cette neige,toute cette lumière se dépose doucement sur vos blessures et on reste là tous les deux émerveillés de cette beauté, la lumière douce qui effleure la neige blanche ,et le silence qui les unit.
Et si lui, reste muet sur sa propre souffrance, qui elle peut se mesurer à la morphine nécessaire à la faire taire, vous, qui êtes si loin d'être un ange vous vous endormez.....Vous vous endormez comme les enfants confiants... en paix, sur l'épaule de Lucifer, l'ange preferré de dieu, le Porteur de lumière
Liebe Marie,
Cette photographie de la "cohérence de la vie" est très émouvante car d'une certaine façon elle représente la grande fragilité de la créatrice en vous. J'y reviens une seconde fois car, pour un étranger, cette voiture accidentée c'est tout à fait vous. Cela a quelque peu hanté ma nuit car, par sa puissance de signifiant, elle interroge la protection de mon armure et de ma visière. Face au monde, je boucle mon armure sur ma poitrine et je rabats ma visière sur le visage.
L'armure est la pierre tombale de ma propre vérité intime et c'est là une culpabilité qui ne laisse pas de repos. L'inquiètude et le souci me rappellent sans cesse ce que je perds de la vie lorsque je me protège.
Accepter d'être exposé à la rencontre du nouveau est un risque considérable et c'est là une totale solitude, souvent accablante. En ce point, on peut mesurer l'innocence naïve de ceux et celles qui s'imaginent en créateur et créatrice sans avoir à en payer le coût psychique.
Con affetto
Alain
Rédigé par: Alain | 18 janvier 2006
Pour ceux qui ne lisent pas forcément tous les commentaires, j'ai remonté à la lumière celui de mon ami Alain, qui comme souvent devine les choses et les exprime avec beaucoup de finesse.
marie