Il y aurait tant et tant de choses à dire sur cette sculpture " la nuit des absentes" Sous l'immobilité et le calme apparent, la guerre fait rage...ce sont à la fois toutes mes nuits d'insomnies, tous mes questionnements sur la normalité et l'anormalité, sur mon sentiment de différence, sur la volonté de pureté, sur l'incompréhension de la vie telle qu'elle est vue par d'autres, sur la fragilité de mon architecture intérieure.
Tous ces personnages hiératiques ( figés, comme réglés par une tradition sacrée) et qui vont tous dans le même sens, comment fait-on quand on se sent différent, quand on ne peux pas?
Deux réponses , mais qui chacune excluent.
Faire comme celle qui leur tourne le dos? se mettre à l'écart dans ce que l'on croit être la pureté de son coeur. Essayer de devenir transparente aux autres, simplement pour qu'on vous oublie, pour que l'on cesse de voir votre incapacité à marcher au même pas, à penser de la même façon....
Bien sûr quand j'ai créé ces pièces, la vérité de l'ensemble était là.
Mais l'inconscient est une machine à vérité implacable...quand je suis allée à la fonderie, j'ai pris toutes les sculptures une par une et je les ai placées ainsi, croyant obéir à des raisons d'ordre esthétique. Aujourd'hui avec un peu de recul, je m'aperçois de la justesse de ce choix. Il est le miroir de mes angoisses.
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