Il y aurait tant et tant de choses à dire sur cette sculpture " la nuit des absentes" Sous l'immobilité et le calme apparent, la guerre fait rage...ce sont à la fois toutes mes nuits d'insomnies, tous mes questionnements sur la normalité et l'anormalité, sur mon sentiment de différence, sur la volonté de pureté, sur l'incompréhension de la vie telle qu'elle est vue par d'autres, sur la fragilité de mon architecture intérieure.
Tous ces personnages hiératiques ( figés, comme réglés par une tradition sacrée) et qui vont tous dans le même sens, comment fait-on quand on se sent différent, quand on ne peux pas?
Deux réponses , mais qui chacune excluent.
Faire comme celle qui leur tourne le dos? se mettre à l'écart dans ce que l'on croit être la pureté de son coeur. Essayer de devenir transparente aux autres, simplement pour qu'on vous oublie, pour que l'on cesse de voir votre incapacité à marcher au même pas, à penser de la même façon....
Bien sûr quand j'ai créé ces pièces, la vérité de l'ensemble était là.
Mais l'inconscient est une machine à vérité implacable...quand je suis allée à la fonderie, j'ai pris toutes les sculptures une par une et je les ai placées ainsi, croyant obéir à des raisons d'ordre esthétique. Aujourd'hui avec un peu de recul, je m'aperçois de la justesse de ce choix. Il est le miroir de mes angoisses.
En voyant ces oeuvres, comment ne pas avoir envie de taper de faconner de sculpter...
Certaines oeuvres m inspirent m enchantent me nourissent, il se dégage de celle ci une impression de justesse mais de justesse esthétique et digne...
Merci pour toutes ces belles choses.
Grégory l homme qui aime taper fort dans la pierre...:))))
Rédigé par : kappack | 28 octobre 2005 à 19:09
Bonjour Marie,
Sublime... voilà le terme qui me vient devant cette photographie de "la nuit des absentes"... est ce cette lumière derrière elles qui encore les magnifie, les rend comme "venant d'un autre monde"... immobiles et calmes comme "en recueillement"... cependant prêtes à avancer.
Elles sont si belles que je ne les aurais pas imaginées être le "miroir de vos angoisses", il m'a fallu vous lire pour me l'imaginer aussi je les regarde différemment...
Quelle chance vous avez Marie de pouvoir ainsi poser vos angoisses au travers de la naissance sous vos mains de ces êtres magnifiques, de vous en délivrer avant qu'elles ne reviennent différentes sans doute car c'est ainsi qu'avancent les personnes de votre sensibilité.
Comme j'aime passer "dans votre atelier", il est si bon de savoir que des personnes comme vous existent et je ne parle là pas exclusivement de votre art... continuez de marcher à votre pas, à penser de la même façon, vous êtes dans le "vrai".
Chantal
Rédigé par : chantal | 28 octobre 2005 à 20:56
surtout...ne changez pas d'un yota..! inutile de vouloir se fondre dans le moule...vos sculptures..admettons...c'est bien leur destinée après tout...à un moment donné de passer par la fonderie...mais pas vous!
la richesse du monde s'est toujours exprimée au travers de ceux et celles qui ont choisi d'avancer sans placer leurs pas dans ceux des autres, de s'aventurer sur les chemins de traverse..l'autre voie...le prix a payer?..bien souvent cette (voix...)voie, chemin trés personnel...est aussi celle de la solitude de l'âme...de l'incompréhension des autres...de l'exclusion des cercles de la pensée unique, de l'anormalité ...
mais où sont les frontières? normal,anormal, paranormal..? celles d'aujourd'hui ne seront plus celles de demain...alors le pélerin reprend son chemin...et c'est un peu de l'humanité qui avance...
Xavier
Rédigé par : xavier | 28 octobre 2005 à 22:53
à Kappack
Tapez fort dans la pierre, quelquefois les émotions sont si violentes que j'aimerai aussi avoir un bloc de pierre pour les dire, mais quand je monte ma terre autour d'une armature et que la pièce doit être grande et forte, ne le dites à personne ,mais c'est à coup de batte de bois que je dis toute la véhémence des mots qui sont comme un caillou dans ma gorge...
je vous embrasse
marie
à chantal
ce que je veux dire ou faire ressentir importe peu finalement, ce n'est que mon angle de vue sur "elles", c'est peut être interressant sur le moment mais de grâce gardez intact votre regard personnel, sur cette sculpture...dès le moment ou une sculpture existe elle n'est plus l'oeuvre d'un artiste. Elle n'existe plus que dans le regard que vous portez sur elle. Elle n'a plus de signification que la vôtre...
c'est comme si nous étions deux amies devant l'oeuvre d'un sculpteur anonyme et que vous me disiez moi" je ressens cela devant cette sculpture" et moi je vous répondrai "ah, bon moi pas du tout, je ressens..tout à fait autre chose" simplement nos ressentis se juxtaposeraient sans que l'un des deux ne prime sur l'autre,ils se poseraient doucement côte à côte, dans le silence sans bruit, et c'est ce qui fera la richesse de cette sculpture....
plein de bisous chantal
marie
à Xavier
promis je ne change pas, j'en serai incapable d'abord, on peut juste se taire sur des aspects de soi, par pudeur, par peur et un jour décider de les dire parce qu'on a décidé de tout donner...mais ces choses là existaient depuis toujours en nous...
Oui le pèlerin avance...par bon ou mauvais temps
mais ne sommes nous pas tous des pèlerin?
Et le vent qui me pousse c'est vous, vous tous, qui me redonnez du courage, chaque fois que j'en manque.
pour tout cela et le reste, merci
marie
Rédigé par : marie | 29 octobre 2005 à 13:43
La différence
Dans ce groupe, celle qui est différente est elle, celle qui n'est pas au coeur du groupe ou bien celle qui est retournée par rapport aux autres ?
Comme quoi, il y a 1000 et 1 maniéres d'être différents.
Je partage tous vos questionnements sur la normalité et l'anormalité.
Que de fois ai-je pensé : pourquoi suis-je comme ça ? pourquoi je prends tout à coeur?
A force de vouloir penser et donc faire "comme les autres" et de penser que comme ça on m'aimera un peu, je m'étais un peu perdu, le VRAI CHEMIN est celui qui est à nous seul, fait (comme disait Gandhi je crois) de compromis sans compromission..
Lorsque je lis votre blog et les commentaires des gens, je me sens plus normalement différent.
Merci
Patrick l'ardéchois
Rédigé par : Patrick l'ardéchois | 29 octobre 2005 à 18:43
Cher Patrick
J'adopte la formule "normalement différent " au féminin bien sûr, encore que si l'on y réfléchit bien on a encore un fil à la patte vers la normalité... quand arrivera -t-on à dire "je suis différent" sans s'en excuser, sans se sentir obligé de se justifier, en toute humilité, mais en assumant, pacifié avec soi-même..
Je vous embrasse
marie
Rédigé par : marie | 30 octobre 2005 à 10:27
Ce qui me rend triste (ou dingue... c'est selon) c'est de constater que l'on pense encore nécessaire de dire, d'affirmer "Je suis différent" comme si on devait absolument s'en excuser.
Vous tous qui êtes ici, en quoi êtes vous anormaux ?
Vous semblez avoir un coeur (comme 100% des gens - l'histoire ne dit pas combien s'en servent...), avoir été épargné par l'analphabétisme (comme 98% des français), être internautes (comme 50% de ces mêmes français), avoir ...
Voilà... je pourrais continuer à égréner une fastidieuse litanie de chiffres qui vous/nous mettraient dans des groupes, dans des cases...
Et puis... quoi ?
La bataille serait en grande partie gagnée si on arrêtait de se comparer. Si on acceptait notre singularité. Si on consentait simplement à la cultiver et à la proposer aux autres. Naturellement.
Cette proposition qui pourrait s'accepter ou se décliner.
Ni plus ni moins.
Sans chercher à bousculer l'hypthétique référentiel de la normalité.
Facile non ?
Rédigé par : flo | 30 octobre 2005 à 12:13
bien parlé,ma Flo.
Mais c'est aussi que ton "réferentiel à la normalité" nous est souvent brandi comme le réferentiel inoxydable, le mètre étalon de nos comportements, et si tu déroges trop, on se charge de te le faire avaler de force s'il le faut...tu vois sans doute à quoi je me réfère....
Alors différent de quoi? en quoi? bien sûr on peut nous mettre à l'infini dans des cases, c'est bien ça qui est désespérant, et c'est juste que notre esprit le tien le mien et celui de plein d'autres, si notre âme n'en pouvaient plus de ces cases..de ces modéles.....
enfin je dis ça mais moi j'ai pas ce genre de problème je suis une "rationnelle distante"...
Je suis bien tranquille dans ma case..et en plus elle est homologuée.
Alors....
je t'embrasse fort
marie
Rédigé par : marie | 30 octobre 2005 à 20:32
Etrange pour moi toutes ces interrogations alors que vous me semblez si près de la perfection...ou alors peut-être partageons nous un peu les mêmes différences...
Je suis abonnée à un système qui me signale les nouveaux articles sur les blogs, j'ai volontairement laissé s'accumuler plusieurs messages avant de venir ici...juste pour en prendre plein les yeux et plein le coeur, pour avoir plus de magie d'un coup dans la figure...aucun regret...je suis béate, je vais pouvoir aller tranquillement boire un thé, accomplir de bêtes tâches ménagères, j'ai de la poésie en réserve...
Rédigé par : Blue | 04 novembre 2005 à 14:18