En l'espace d'une nuit, la rouille a tout envahi.
Le corps, l'esprit, le désir, le moindre nerf, le plus aériens des filins imaginaires, tout s'est grippé.
Après une nuit zébrée de cauchemars, je suis allée à l'atelier ce matin et plus rien ne fonctionnait.
J'ai ressorti les dessins, vu le nombre des chassis, il en manquait quatre pour les grands formats... Voilà ce que je devais faire: prendre mon téléphone et passer commande...à priori rien que de la saleté de quotidien, du banal, du rien...et tout d'un coup je n'ai pas pu...j'étais là, devant les dessins posés sur les chassis par terre..et rien. Rien de tout cela ne me concernait plus.
Liste des choses insurmontables: prendre le téléphone, parler, regarder les dessins, rester ou partir.
La rouille a grippé tous les rouages. Je suis restée là, à me craqueler doucement, je voyais des bouts de moi se détacher et tomber comme du plâtre qui s'écaille, une fissure a commencé à s'agrandir, la fêlure prenait des proportions telles que je bougeais plus de peur de provoquer quelque chose d'irrémédiable....
J'ai dit deux ou trois phrases du genre je suis fatiguée, j'ai mal à la tête, et je suis rentrée chez moi. Chambre, volets fermés, porte close...
la rouille a pu envahir mon cerveau aussi....
bonjour Marie
ce qui est merveilleux avec la rouille , c'est que l'on gratte un peu , et dessous on retouve du neuf , de l'envie , de l'énergie à revendre , un état de transmutation indispensable pour avancer , vous avez le droit d'être fatiguée , le droit de vous arrêter , le droit de dire qu'il ya encore beaucoup à faire , mais l'énergie créatrice est la plus forte , la plus intense , la plus merveilleuse des motrices . laissez le mental s'apaiser et tout reviendra ...!
je vous embrasse avec beaucoup de tendresse , courage ..
jean louis
Rédigé par : GABORIT jEAN LOUIS | 05 juillet 2005 à 18:07
Cher Jean Louis
je ne demande qu'à vous croire, d'ailleurs je vous crois
je le sais que tout va revenir, seulement je suis si fragilisée en ce moment, si fatiguée que j'ai du mal à ne pas trébucher dés que le chemin devient un peu rude , je ne fais décidement pas ce que je veux avec mon mental.....Et il a plutôt tendance à me tirer vers le bas en ce moment...ou c'est le corps qui dit stop, je ne sais pas , les deux probablement.
En plus je crois que je ne sais plus m'arrêter, me reposer vraiment, je ne sais plus comment on fait...et finalement c'est peut être ça qui me fait le plus peur...
je vous embrasse très fort,
Marie
Rédigé par : marie | 05 juillet 2005 à 18:49
Bonsoir Marie,
Eh bien nous sommes deux dans cet état d'oppression et de refus de continuer à voir le jour arriver, car il ressemble tant au jour qui a précédé.
Mais, bien sûr, nous allons taper du pied et jaillir de nos cendres car la rouille et le manque d'air vont bientôt laisser la place à un grand soleil, nous le savons toutes les deux. Simplement, nous aimerions y être déjà...
Ces passages sont nécessaires, du "rangement" se fait dans notre esprit et il faut savoir l'accepter et patienter.
Ne pas se laisser aller et croire en demain. "Au-dessus des nuages brille le soleil", j'emprunte cette citation car elle est si juste.
Je pense à vous et vous adresse toute mon affection.
Valy
Rédigé par : Valérie la lectrice | 05 juillet 2005 à 21:53
Chère Valy
ne pas se laisser aller, voilà deux ans que régulièrement quand je flanche, c'est ainsi que je me redresse et recommence.
Deux ans sans repos sans samedi sans dimanche ou presque, deux ans sans voir pratiquement personne.
Mais pas question ici, de se plaindre puisque c'est un choix personnel.
Simplement il arrive de ces jours où l'on se demande si tout ça en vaut bien la peine, si tous ces liens qu'on a rompus avec la vie se renoueront...si on le souhaite même...
bref les questions du soir, celle qui nous mènent le plus sûrement à l'insomnie..
Mais il pârait que demain est un autre jour....
Merci en tout cas pour le message
Toute mon affection
marie
Rédigé par : marie | 05 juillet 2005 à 22:10
Liebe Marie,
Amitiés
Alain
Rédigé par : Alain | 05 juillet 2005 à 22:49
Quel plaisir de découvrir ce journal! On peut dire que ça change de tout ce qu'on voit sur le net en ce moment. Quelle légèreté, quel grand bol d'air frais. Je suis sensible à l'art et surtout à l'art comme vous le présentez, du fin fond de vos tripes, de votre âme et de votre coeur.
Grand merci pour ce moment de fraîcheur, je reviendrai souvent (ça fait un moment que je viens mais je n'osais pas poster avant aujourd'hui)
Il me semble que les choses ne vont pas bien, avez vous une perte de moral? J'ai lu dans votre journal qu'une exposition ne se présentait pas comme vous le souhaitiez, c'est peut-être cela qui influence vos sensations du moment. Profitez-en pour un renouveau intérieur, une remise en question, un grand coup de gomme. Les choses sont telles qu'on ne peut les changer, le mieux est donc de les prendre avec le sourire, c'est meilleur pour le moral.
Rédigé par : Soph | 06 juillet 2005 à 08:52
...
Rédigé par : Cécile | 06 juillet 2005 à 10:21
Bonjour,
Je découvre aujourd'hui votre photo sur la rouille.
J'ai beau réfléchir, je ne vois aucun artiste ayant travaillé sur cette matière (excepté ceux qui ont accepté de voir une oeuvre touchée par elle). Pourtant, quelle belle idée!
Voilà un élément qui introduit la forme, la couleur, le volume, le temps. N'y aurait-il pas là un superbe support pour le travail ?
Cordialement.
Rédigé par : Guibert Claude | 06 juillet 2005 à 21:38
à Alain
même juste un mot fait que l'on se sent moins désemparée moins seule...
toute ma tendresse
Marie
Idem pour cécile en effet que dire quand quelqu'un se sent aussi mal..
Bisous
marie
à Sophie
surtout n'hésitez jamais à laisser un petit mot, c'est toujours si bon pour le moral
amitiés marie
à Claude Guibert
C'est déjà dans les projets des sculptures à venir, cette matière est si belle...merci d'être venus me voir
amitiés
marie
Rédigé par : marie | 07 juillet 2005 à 19:08