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11 août 2005

Commentaires

Cécile

Marie,
Les "non-dits" peuplent nos silences et les rendent vivants, parfois malgré nous... Ces paupières closes me paraissent comme ouvertes sur un autre monde, bien plus intérieur, bien plus intime... Le vôtre, sans doute, celui que, même vous, ne pouvez soupçonner, mais également celui que chacun qui se sent touché peut avoir, lové au fin fond de lui, d'elle. Quelle magnifiscence que de pouvoir ouvrir autrui à son propre monde intérieur, rares sont les êtres qui le peuvent. Un espèce de pouvoir chamanique, en voie de disparition, est nécessaire, trésor des rencontres, secret de leur aléatoire... l'alchimie dans son état brut...
Merci... infiniment...pour ces horizons si loins, si proches, ces perspectives...
Je vous embrasse
Cécile

marie

à Cécile
moi je dis quelle merveille de se comprendre à demi-mots, de silence à silence.
quel bonheur de ne pas avoir à donner mille explications, parce que la sensibilité est une passerelle ouverte, aérienne, légère et pourtant si présente .
merci Cécile
je vous embrasse aussi
marie

Alain

Chère Marie,
chère Cécile,

Le silence et le blanc ne sont pas des mots ni un dire mais l'introduction, entre les mots, d'une scansion, d'un rythme. La ponctuation est un autre moyen. Le maniement de la virgule par exemple est un art subtil qui peut parfois jouer des frontières masculin/féminin.
Contrairement à l'assertion de Cécile j'en viens à penser que l'intime n'existe pas sans les mots. Son silence absolu c'est l'extime qui gît dans un Dehors. L'intime ne relève pas du miracle ésotérique mais d'un acte poètique qui n'exclut pas le sensible du monde.

Il est cependant un fait. Les femmes ne disent rien de leur propre jouissance du féminin. Est-ce une complicité ou bien une impossibilité?

La frontière entre les mots inscrits dans l'oubli du silence absolu et l'image des bouches silencieuses est une frontière le plus souvent infranchissable. Il y a là un abîme dans lequel on peut sombrer. Parfois, du fond sans fond de l'abîme s'élève un appel désespéré qui saisit l'Autre de la parole. L'appel et la réponse ne sont pas là le grand-oeuvre ésotérique mais la passerelle possible entre la clôture de la bouche et le silence absolu. Mais cette passerelle coûte beaucoup au corps.

Amitiés
Alain

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