Deville-Chabrolle Journal d'atelier (retrouvé !)

Autoportrait

Croquis commencé hier matin.

Toujours en relation avec le travail sur les sculptures, mais en relation aussi, plus invisible, avec moi.

Etre nue, je veux dire débarassée de tout, être en état de fragilité, être en état de fermeture au monde, et d'ouverture sur l'intérieur de soi.
Pour se débarrasser de l'anecdote et rechercher l'essentiel....

Les croquis se cachent dans le carton à dessin, pour que le regard soit neuf quand je les ressortirai pour les retravailler vraiment...

Pouvoir rechercher l'essentiel en soi.

Le chaos

Je travaille sans relâche

J'accumule les esquissses, les croquis, quelque chose commence à germer, mais c'est encore flou, peu importe, tout vient en son  temps.....

Il ne faut pas que je me bloque dans l'exaspération de ne pas savoir ou je vais, laisser la main courrir, et l'esprit ouvert...
Après tout .."Le chaos n'est qu'un ordre à déchiffrer.." quand j'en aurai fait une vingtaine, je les étalerai par terre et je chercherai le sens...

C'est la première fois que je travaille de cette manière.
Je suis sûre que l'expérience peut être passionnante..

Le grain du papier

J'ai ouvert largement les baies vitrées de l'atelier, j'ai acheté des pots de toutes les couleurs pour ranger mon matériel, crayons, gommes, plumes, craies blanches, j'ai caressé tous mes papiers, les "faits mains" en bretagne, les "chinois", les "népalais", et j'en ai choisi un beau, épais, avec du grain et de la douceur...
Ah, je ne vous ai pas encore parlé de mon amour du papier, mais vous l'aurez deviné ça va avec le reste...

Et c'était comme le premier jour d'école avec la trousse neuve, les crayons taillés, l'odeur des livres neufs et j'ai commencé....

Le désir et le plaisir, retrouvés, mais j'ai mis tant de temps à réinstaller mon atelier, à tailler mes crayons, à tripoter mes papiers que j'ai à peine commencé quelque chose, tant pis. Je vais avoir un long week end devant moi, je pourrai travailler...