Deville-Chabrolle Journal d'atelier (retrouvé !)

La ruche toujours......

Jérémie est parti livrer des sculptures à Bayonne, il ne rentrera que tard ce soir.

Serge s'essaye au montage de la terre sur les armatures, d'après modèle.

Justine, elle, avant son travail au bureau, prépare une installation mystérieuse pour son studio photo..

C'est à la fois l'atelier de tous et le mien, Chacun dans son monde chacun dans ses projets,ses désirs, son imaginaire.

Interrompue par une séance de pose ( toujours fascinée par la beauté de quelque partie du corps que ce soit, dès qu'on se donne le temps de la regarder comme un sorte d'oeuvre unique), j'ai néanmoins continué a travailler sur le "porteur de chagrin".

Mais ce soir fatigue et petite baisse de moral, font que j'ai l'impression de ne pas avancer...

je m'éparpille trop sur plusieurs pièces en même temps, pas assez concentrée, pas contente de mon travail.

Plus j'acquiers de l'expérience et plus le but semble hors d'atteinte.....

J'avance

Et lui aussi... je ne peux pas m'empêcher de travailler en détail l'anatomie même si je sais qu'il va être couvert de hardes et qu'on ne verra rien du modelé des muscles, de la justesses des volumes.

Étrange rapport du sculpteur à ses personnages...et à ceux qui le verront, si je ne le faisais pas j'aurais le sentiment de manquer de respect à l'un et aux autres.

J'ai décidé de continuer cette petite pièce, au lieu de reprendre le"porteur de chagrin", j'ai hâte d'essayer une nouvelle technique pour ces tissus usés dont je veux le vêtir.
La première tentative faites sur" les voyageurs" n'a pas donné ce que je voulais. Je vais voir si je m'approche plus de la matière que je recherche sur celui ci.

5% de talent et 95% de travail, parait il.....je confirme.

2 journées surréalistes

Mon mouleur était là, résultat: un décapité, deux amants séparés, une céphalophore prisonnière du plâtre.

 

Mon"porteur de chagrin" décapité pour cause d'armature du cou un peu faible.

Mes "voyageurs" séparés pour être moulés

Lui faisait pâle figure sans sa belle, ils partent chacun dans leur sarcophage de plâtre.

La grande céphalophore était si difficile à mouler qu'il a été décidé de l'emmener, simplement caparaçonnée et que Mr Renault ferait certaines parties très délicates directement à l'élastomère pour ne rien perdre des détails et le reste en creux perdu classique.

A la fin de la journée le camion était plein de bras, corps découpés ou pas, un vrai carnage.

Comme toujours je suis à la fois soulagée et triste.... l'atelier me semble vide...

Faire, défaire, refaire

Le "Porteur de chagrin", nous à donné quelques soucis aujourd'hui,alors chirurgie réparatrice....

Jérémie a augmenté l'armature.

J'ai repris, en gros, le torse et monté la tête....

Reste .....à tout refaire le modelé et revoir toutes les proportions qui doivent être changées.....

Mais le tête à tête entre lui et moi a commencé. Puisqu'il a un visage, il a aussi une histoire...

Après les voyageurs...

Nouveaux projets nouvelles armatures pour Jérémie..

Serge refait les volumes de la bouche de la" Femme du Vénitien"

Mon nouvel homme qui s'appellera quelque chose comme" Le porteur de secrets ou de chagrins"

attend son visage pour raconter son histoire....

Arrivée et retour

Justine vient de  rejoindre "la Ruche". Elle va soutenir Marie-Hélène au Bureau pour la préparation de l'Expo.

Claire est revenue et nous, on retombe sous le charme de Claire, de ses photos, de ses lumières.

Les voyageurs ont fini leur bout de chemin avec moi, "Lui" a gardé sur la poitrine le souvenir de mesurer les étoiles et "Elle" le chemin parcouru...

Ceux-là c'est sûr ont trouvé un cinquième point cardinal.

Enfin, ce matin un nouvel homme est né à l'atelier, carcasse de métal d'abord et chair de terre en fin de journée...

Et puis la vraie vie, tendre et chaude, les caresses de ma petite fille....

Le repentir

Ce qu'on appelle le "repentir "en peinture existe aussi en sculpture.

Une première position qui évoque plus empêchement que la caresse

Une seconde qui n'arrive pas à dire la caresse non plus....
Alors la troisième pour dire le soutien, et la tendresse.








Heureusement pour les sculpteurs aucune trace.....

Plis et replis

Qu'est ce qui se trame sous les linges?

Pendant qu'on boit un thé chaud dans la cuisine....

Ils se parlent peut-être de départs, d'un ailleurs qu'eux seuls connaissent...

Serge, lui, a des tête-à-tête secrets avec "La femme du vénitien"

Il faisait bon être à l'atelier, dans les plis et replis du silence.