Tous les mots qu'on nous dit, je veux dire les vrais mots, pas ceux qu'on entend .
Les vrais qu'on dit pour vous, en vous regardant droit dans le coeur, les mots qu'on vous murmure au creux de l'oreille, ceux qui tremblent dans l'eau salée des larmes.
Et les silences entre, les silences tendres fondants commes des baisers, ou froids comme des murs, auxquels on se cogne.
Et les émotions cachées dessous.
Et les intentions qui les transforment en cailloux, en projectiles, ou en caresses volantes sur la peau....
Tous ceux qui laissent une trace ou une blesssure en nous.
Et ceux qui seront une tumeur inguérissable, les mots avec lesquels nous mourront.
Et ceux qui nous ont figés tous petits dans la prison d' une image. Vous savez, le bon fils, la petite fille décevante, le bon à rien, l'enfant roi, celle qu'on ne souhaitait pas, celui qui tombe mal....
Il y a des jours, ou je me dis qu'il serait bon de perdre la mémoire.
Je crois que si on entendait les vrais mots, le sens secret et sincère caché dans ce qu'on nous dit, on aurait envie de perdre plus que la mémoire...
Rédigé par : cali | 13 septembre 2005 à 22:07
Marie,
Il y à des jours où j'oublie.
Des jours où j'oublie le pouvoir surnaturel qu'avaient les "je t'aime" de ma maman. Des jours où j'oublie la force de l'amitié qu'on me porte; des jours où fillent invisibles la confiance, l'importance, la conscience de soit.
Il y à des mots que je vous ai dit, ou ceux que je n'ai pas osé, en vous regardant droit dans le coeur. Il y à des soirs, où mes ailes ont voulus voler jusqu'à vous, pour que leurs petites plumes blanches vous protègent.
Il y à des mots qui, s'ils pouvaient laisser une trace, non pas celle endolorie d'un caillou, mais en douce caresse sur le coeur, en effervessance sans une larme; n'auraient été dit en vain.
Il y à des jours où on devrait voir peind sur les murs, toutes ces douces paroles réconfortantes dans lesquelles on voudrait se lover. Voir l'invisible, cette encre miraculeuse qui pourtant imperceptible parfois, est bien réelle.
Il y à des mots qu'on ne dit pas, qu'on devine parfois; des mots d'amour dans toutes ses couleurs, des mots qu'il serait dommage d'oublier.
Très tendrement,
La petite paire d'ailes >!
Rédigé par : Mélanie | 13 septembre 2005 à 22:07
Une chose est sure, du fait de la beauté de votre âme et de celle de quelques uns de vos amis artistes, nous ne pourrons jamais vous oublier tant la qualité de votre oeuvre et de vos propos est belle . Affectueusement.René
Rédigé par : rené | 14 septembre 2005 à 12:12
Marie,
les multiples langages dont nous disposons sont autant de risques, d'expositions possibles, au sens de "s'exposer"... vous dites si bien les mots qui tuent, les silence qui empoisonnent.
Avant nous, nos parents ont déjà mis des mots sur ce que nous allions être ou pas, figeant nos origines dans des maux qui nous échappent et nous rattrappent à la fois. Difficile, long, laborieux de s'extirper de ce moule là pour exister pour soi-même.
Ensuite viennent les regards et les mots des autres, qui nous racontent, nous peignent, parfois nous éclairent, d'autre fois nous travestissent. Comment ne pas se laisser enfermer, abîmer par une fausse représentation de ce que nous sommes vraiment? Comment, au même moment, rester ouverte au regard de l'autre, pour pouvoir découvrir des aspects de nous jusqu'ici ignorés? Ou s'arrête la bienveillance, où commencent les projections malsaines? Etrange, que nous ayons tant à dire des autres, et si peu de nous... étrange jeu de convenances, que le langage, la plupart du temps, chacun acceptant implicitement qu'entre le vrai message et ce qui est dit, le décalage est immense...
Et pourtant, moments d'éternité que ceux qui livrent un passage à un véritable échange, front contre front, âmes mêlées... Ni déguisement, ni impudeur, poussières de diamant au milieu du charbon. La mémoire ne vaut elle pas pour se souvenir de ces moments là, pour les envelopper précieusement et s'y réfugier autant de fois que la fureur rugit autour de nous?
Malheureusement, la mémoire est rarement sélective...
Je vous embrasse Marie
quels que soient les mots qui ont pû vous atteindre, vous avez bien d'autres langages pour éviter qu'ils ne vous rongent...
Cécile
Rédigé par : Cécile | 14 septembre 2005 à 13:14
Me voici sur l'une des plus belles pages de ce journal.
Emotion, parler vrai, sentiments exprimés, une sensibilité rarement atteinte.
Je m'incline devant vous tous qui avez su dire, avec vos propres mots, tant de "vérités".
Valy
Rédigé par : Valérie la lectrice | 15 septembre 2005 à 12:28
à tous
A vous tous que je retrouve si souvent sur ce journal, vous qui m'avez si souvent envoyés les mots les plus affectueux et les plus encourageants,vous pluriels et pourtant si singuliers, je me sens proche, nos mots se frôlent et nous nous écoutons, je le jure avec la plus grande attention et tant de tendresse pour chacun....
un mot... Merci
Rédigé par : marie | 15 septembre 2005 à 19:06
Bonjour Marie,
Dans notre univers actuel, les mots paraissent bien souvent vides, faux, vaniteux, cruels. Dans ce journal, les mots retrouvent intensité, justesse, simplicité, chaleur. Merci Marie, ce journal est à l'image de vos sculptures.
Claude.
Rédigé par : Claude | 19 septembre 2005 à 11:23
merci Claude
c'est un bien grand compliment, dieu sait que je peux être sévère avec moi-même, et mon pire ennemi ne peut penser plus de mal de moi que je n'en pense moi même..mais je me reconnais une qualité... ou du moins une volonté celle d'être totalement, désespérement sincère, d'essayer de dire au plus près, au plus juste comment je ressens les choses, et ce que je suis..
parce qu'a quoi bon parler entre nous si ce n'est que pour échanger des images de nous, à quoi bon se faire passer pour ce que l'on est pas. Je n'ai aucun gôut ni aucun talent pour les jeux de dupes, je trouve ça dérisoire voire pathétique. Hélas nous ne sommes que ce que nous sommes et c'est déjà dur à admettre, alors il me semble absolument nécessaire de d'avoir le courage de se montrer dans notre dénuement...
je vous embrasse Claude
à bientôt
Rédigé par : marie | 19 septembre 2005 à 18:27