ça evidement c'est pas mon jardin..C'était un restaurant à Casa. En ce moment dès que mon esprit vagabonde c'est au Maroc que je retourne...
J'ai repris, la -bas en plein coeur, ma petite enfance, tout ce que ce pays m'a offert, m'a donné avec la générosité des pays d'enfance , des pays d'ailleurs.
Les maisons dans lesquelles j'ai vécues n'étaient pas somptueuses, et pourtant dans cette photo je retrouve tout.Ombre , soleil , le carrelage et la couleur de la cuisine,volets clos au heures les plus chaudes, aux heures de la sieste obligatoire pour la petite Marie, qui se relevait en douce, pour marcher pieds nus sur les carreaux frais ..jouer avec l'eau....
L' ombre des arbres sous lesquels on nos mettait de grandes bassines en métal, en guise de piscine les jours de chergui...Ce vent brûlant, qui disait -on venait de désert .
Quand ce vent soufflait les volets se fermaient, la lumière devenait spéciale, le jardin était exténué de chaleur. ne pas sortir, rester à l'ombre...regarder le vent brûler la vie dehors, et soulever la poussière du jardin.
Au fond, il y avait une sorte de petit préau c'est là ou ma mère et fatima faisaient la lessive...les grands baquets en ciment, ou le linge trempait et toujours cette petite boule bleue qu'elles mettaient au dernier rinçage pour bleuir le linge blanc.
Le mieux c'étaient les jours de grandes lessives avec les lessiveuses en métal, posées sur des réchauds dans lesquels le linge bouillait pendant des heures, l'air se remplissait de cette odeur de lessive et de linge, ma mère et fatima s'activaient et nous, ma soeur et moi on tournait autour comme des mouches..., vers la fin de l'après midi elles sortaient le linge encore fumant , pour le mette dans l'eau fraîche.
Et puis les grands draps blancs qui claquaient sur le fil, j'ai aimé d'amour ces femmes là, leurs bras dans l'eau , leur rires, le linge propre et les grands draps blancs qu'elles repliaient ensemble ...
La nuit dans les replis des draps il restait encore un peu de leurs rires, mélés à l'odeur de lessive....
Comme tu es riche Marie de tous ces souvenirs...
Comme je t'envie cette richesse là, il y a tant d'amour, tant de présence...
Je ne peux dire plus.
Je t'aime fort.
Rédigé par : chantal | 11 juin 2006 à 07:10
Cher Chantal ,
ce qui fait notre chair, notre densité c'est ce vécu là, heureux ou malheureux, notre terre intime est à la fois le terreau riche de l'amour donné et les fêlures, crevasses,marécages de nos manques d'amour, même dans nos pire désert poussent encore quelques cactus...je t'aime fort aussi
marie
Rédigé par : marie | 11 juin 2006 à 09:44
"quand reverrai-je hélas de mon petit village
fumer la cheminée et en quelle saison reverrai-je le clos de ma pauvre maison
qui m'estune province....?" du Bellay
quand je récitais cette récitation, je ne pensais pas, o combien , comme vous, la nostalgie du pays natal était si encrée.Mais quelles richesses!!, que de souvenirs extraordinaires qu'on ne pourra jamais nous enlever.
Je ne suis pas du Maroc mais d'Algérie.
J'ai les mêmes souvenirs.. Le linge trempait dans des baquets en ciment, ensuite "on coulait la lessive" à la cendre dans une énorme lessiveuse en fonte.Ces odeurs!!! Ces draps secs gorgés de soleil!!!!
Merci .
Rédigé par : Noarl | 26 juin 2006 à 00:26