Se réinventer un passé, donc un présent....
Prendre un visage pour lui créer une mémoire, des lettres d'amours, de ruptures, de voyages....
Prendre des photographies jaunies et redonner à ce visage les cartes d'une vie qui n'est pas la sienne.
Jouer à n'en plus finir avec son propre passé, réinventé, décousu recousu, avec un fil blanc.
Avant, sur les vieilles photos en sépia femmes hommes enfants, ne souriaient pas. Ils étaient tous là, comme conscients d'être déjà du passé, c'est ce que j'aime.....Ces visages pâles, ces vêtements sévères, les petits garçons maigres et tristes, les fillettes comme des poupées de cire avec leurs robes du dimanche posant près de leur mère.. une immense tristesse émane de toutes ces photographies....
Tristesse qui se mêle aux paroles de nos mères de nos pères, eux aussi prisonniers de photos, figés pour longtemps, un temps de papier...
les miens font désormais partis de ceux là...J'ai beau regarder leur image, je n'entend plus le rire de ma mère, le tintement de ses bracelets dans la maison. La voix de mon père, s'est perdue parmi les bruits du monde.
Rangés, avec les photos des enfants petits, et des petits enfants, des amours qui ne durent jamais au delà d'une vie de papier.
Marie,
Je n'ai chez moi, aucune photo d'être proche. C'est étrange mais elles sont toutes rangées dans une boite, comme ces boites à chaussures qu'on transforment en boite à trésor.
La photo est quelquechose qui me boulverse, c'est justement ce temps figé pour une éternité ou presque.
Les amours survivent à ce temps de papier je pense, et ce temps de papier survit au temps réel.
Ma mère disparue, survie par la pensée dans mon coeur, mais aussi par l'image dans ses photos. Oublier le visage de ma mère c'est ce que je redoute le plus, comme en colonie de vacances, où je ne la voyait plus pendant des semaines.
Bien sur l'amour n'a surement pas besoin de ce papier glacé, mais c'est un petit trésor que je garde dans ma boite.
Ceci mis à part, j'aime beaucoup cette réalisation, presque autant que sa "grande soeur" qui se montrait de profil, et qui arborait une petite feuille sur le haut.
Toujours la même dans le changement, je vous admire vraiment, vous me touchez plus encore.
Tendres baisers,
Mélanie >!
Rédigé par : Mélanie | 24 septembre 2005 à 20:04
Bonjour petit ange gardien
Il est des nostalgies définitives, celle des parents perdus, celle sans aucun doute d'un enfant perdu... tout ce temps qu'on aurait encore dû passer avec eux, leur voix, leur rires qui ne vivent plus qu'en nous, voir quelqu'un passer qui leur ressemble et les larmes qui nous montent aux yeux, ces je t'aime qu'on a pas dit ...enfin je sais que tu connais tout cela...
Il suffit d'une légère brèche en nous pour que tout revienne de très loin, de très profond.
je t'embrasse
marie
Rédigé par : marie | 25 septembre 2005 à 08:19
Marie,
C'est étrange comme vous semblez absorbée par les "héritages" ces temps çi, qu'ils soient perdus, râtés, ou lourds à porter... Comme des inscriptions définitives, confidentielles, à l'intérieur de vous... Peut être sont elles tout simplement enfouies profondément à l'intérieur de la terre que vous modelez, ou sur le papier que vous recouvrez ensuite...
Il y a quelques mois, mon père s'est sauvé en nous quittant, et vos mots, ceux de ces deux commentaires, me bouleversent. Je n'ai aucune photo de lui près de moi, la paix qui me permettrait de les regarder n'est pas encore là.
Je vous embrasse
Cécile
Rédigé par : Cécile | 25 septembre 2005 à 15:27
à cécile
ce n'est pas en ce moment c'est toujours, que le passé, la trace, l'empreinte des choses ou des gens est un vrai questionnement, mon travail, ma personnalité, des évènements de ma vie me poussent vers ce chemin, c'est comme de l'archéologie...des émotions,
mais il se fait tard
on en reparlera si vous voulez...
je vous embrasse
marie
Rédigé par : marie | 26 septembre 2005 à 00:12
L'empreinte des gens est la plus belle chose au monde...
Leurs sourires ou leurs regards qui persistent après leur départ. Bien après.
Rédigé par : cali | 04 octobre 2005 à 17:40
Chére Cali
ne vaut que ce qui persiste,ce qui émerge encore après que les bourrasques de vies passent et nous démunissent peu à peu du superflu..
je t'embrasse Cali
Rédigé par : marie | 05 octobre 2005 à 20:28