Ce soir-là, elle rentre de voyage fatiguée. dans le jardin la voiture a roulé doucement sur les feuilles mortes, avant de s'immobiliser devant le mur de pierre. Tous les gestes las du retour, ouvrir le coffre pour en retirer son sac de voyage, son sac à main, les documents.. Elle ouvre la porte, la maison est vide un peu sombre et froide. Sans même y penser, c'est d'abord un thé brûlant dans la cuisine. Du thé, aucun bruit, juste la lumière du répondeur qui clignote au salon...Mais pas le courage... Une cigarette, la fumée rejoint celle du thé, le silence, la lumière qui quitte doucement la cuisine.
Faudrait bouger, dénouer cette fatigue, allumer la lumière, faire semblant d'être dans la vie de nouveau, ranger le sac de voyage, remonter le chauffage..mais finalement elle prend son thé, enjambe le sac de voyage et préfere aller devant son ordinateur, sa messagerie.. 15 messages... pubs, horoscopes, news letters, et autres....dans l'espace réduit de l'écran la minuscule faillite des mots quotidiens..."un peu plus de gris dans les gris,s'il te plaît, non pas si noir, juste gris..." Et puis ces mots là:
"Cette communion des âmes est une chose délicieuse
Vous êtes, en effet, comme une plume, qui descend des cieux, en silence, dans l'harmonie, dans le respect et l'amour de son entourage.
Vous chutez sur un tapis de tendresse, et vous déplacez, mûe par le tiéde souffle de l'humanité.
Vous allez de l'un à l'autre, apportant votre cortège de joies et de bien-être; vous êtes plume de coeur et d'esprit; vous visitez notre monde et l'imprégnez de votre lumière, de votre authenticité.
Par vous et grâce à vous, nous découvrons l'essentiel que la superficialité nous avait caché.
Vous êtes un révélateur, un nouveau mode d'être, où la tricherie est exclue.
Puis, vous regagnerez votre paradis, en ayant laissé un témoignage concret de ce pourrait être une heureuse humanité, "
Ce n'étaient pas les mots d'un amour, non juste ceux d'un ami. Et même si elle sait qu'elle n'est pas tout cela, et même si elle sait qu'elle ne mérite pas toute cette tendresse-là, lui qui ne la connait pas "pour de vrai", lui, a été chercher tous ces mots-là pour elle, pour elle toute seule, parce qu'il l'aime bien.
Elle rentre de voyage et pleure devant son ordinateur...
...Et en fait pleurer d' autres...
Rédigé par : Tomsk | 26 octobre 2005 à 08:57
à Tomsk
On a beau ériger des murs et des murailles pour se protéger, il est des mots que les murs n'arrêtent pas.
Je v ous embrasse
Marie
Rédigé par : marie | 26 octobre 2005 à 09:28
Bonjour Marie,
Ces mots de tendresse qui vous sont adressés me paraissent justes et raisonnables. J'y ajouterais seulement un titre, emprunté à une belle chanson de Claude Nougaro : "Plume d'ange".
Je vous embrasse.
Claude.
Rédigé par : Claude | 26 octobre 2005 à 09:33
Bonjour Marie,
je peux vous affirmer sans trop de risques de me tromper quel'auteur de ces quelques lignes ne désiraient pas vous tirer quelques larmes que ce soit.
Sachez qu'ils arrivent à d'autres que d'avoir les yeux humides, pour des raisons présentant une étrange similitude.
Amitiés René
Rédigé par : rené guirande | 26 octobre 2005 à 10:26
cher Claude
j'adore cette chanson, trop peu connue hélas, et les anges aussi, d'ailleurs j'en ai rencontré plein dans ma vie....
je vous embrasse
Marie
à mon ami René
je sais René, les anges ne veulent jamais nous faire pleurer, exception faite pour les larmes d'émotion, parce que ce sont elles qui nous irriguent l'âme
je vous embrasse fort
marie
Rédigé par : marie | 26 octobre 2005 à 12:15
soirée poésie...soirée mélancolie...soirée Marie...
j'adore vous retrouver...
Xavier
Rédigé par : xavier | 26 octobre 2005 à 23:30
Quel beau cadeau vous a fait cet ami là, Marie... trouvé là sur votre écran un soir de grande fatigue... à faire couler ces larmes d'une émotion trop dense...
Il n'y a pas un mot à enlever, tout cela nous le pensons tous, sans savoir si bien le dire.
Vous méritez toute cette tendresse, tout cet amour là, tous ces mots là, cet amour-amitié qui parfois le soir à le découvrir parmi vos mails vous entoure comme une chaude et douce couverture, douce à faire naître les larmes, des larmes apaisantes, des larmes qui délivrent du poids trop lourd d'une journée fatiguante.
Je vous embrasse Marie.
Chantal
Rédigé par : chantal | 27 octobre 2005 à 10:19
Chère Marie,
Entre deux voyages dans le vaste pays de ma mère, j'ouvre votre blog et je rencontre, de notes en notes, le liquide béni des élus ... qui n'est pas l'huile pour onction.
T'es brûlant disait-elle comme si elle était la soeur de Moïse. Elle l'est sûrement car Moïse était une égyptienne.
Amitiés
Alain
Rédigé par : Alain | 27 octobre 2005 à 15:23
à vous tous
Lui, ce soir là a trouvé des mots, si tendres si doux, juste au moment sans doute où les larmes n'étaient pas très loin "ne me secouez pas je suis pleine de larmes" et la très subtile vibration de l'émotion a suffi pour qu'elles coulent.
Mais chacun de vos message, est toujours une source d'émotion, une onde de tendresse, je me sens entourée par vous, protégée par votre affection, réparée souvent...merci
marie
Rédigé par : marie | 27 octobre 2005 à 17:53
bonjour,
Chaque jour je regarde votre journal d'atelier, je suis éblouie par vos oeuvres ,car je ne travaille l'argile que depuis 2 ans dans un atelier de Fontainebleau.
Je suis intriguée par vos drapés, bien sûr peut être ne me répondrez vous pas ; mais j'aimerai savoir si vous les sculptez ou
si vous appliquez de fines feuilles d'argiles en les drapant. Merci 1000 fois de votre réponse et de nous faire profiter d'un si beau travail, de nous aire partager vos états d'ames, vos angoisses, vos joies.
C'est un grand bonheur .
Micheline
Rédigé par : micheline boulot | 21 novembre 2005 à 20:46