Il y a des matins comme ceux-là...
On ouvre son ordinateur et l'on se retrouve devant un mur de mots...
On approche la main pour les caresser et puis ça coupe, c'est plein d'amertume, des mots mal cicatrisés ça s'infecte, entre les mots.... les silences sont pleins de lames de rasoir....
Avant j'aurai essayé de répondre, de faire comprendre, je me serais insurgée. Aujourd'hui il y a bien des jours où les mots me fatiguent....
Des fois même je ne les aime plus.
Pire... je m'en méfie.
On me disait l'autre fois notre seule planche de salut c'est de poser des actes de foi pour ce qui est important.......
Alors j'ai tourné le dos au mur et je suis allée dans l'ombre, seule, d'un pas tranquille poser un acte de foi.....
Marie,
Des mots qui coupent ? Des silences « lame de rasoir » ?
Depuis un certain temps je te suis, et certains points que l’on partage m’interpellent… Je ne connaît pas ton histoire mais voici la mienne :
Sculpteur depuis peut de temps, des progrès très rapides ( bien au delà de mes espérances ), je sème des mots au travers du monde pour recueillir des commentaires, des encouragements ou des critiques constructives. Le résultat est assez surprenant. Les amis de toutes nationalités m’encouragent, me soutiennent, me poussent. Les mêmes mots chaleureux qui te font comprendre que tu as trouvé ta voie…
Mais voilà il y a un « mais », une exception. Il y a une provenance d’où les mots coupent, les silences sont tranchant, et cet endroit c’est la France. Jalousie, préjugés, rejets… jusqu’ici aucune exception. Aucune main tendue. Pourtant je ne cherche pas la charité.
Moi non plus je ne perds plus de temps à répondre, ou même de comprendre. Je ne veux pas non plus juger ce pays où je suis né… il y a bien pire comme endroit pour naître.
Chronique d’une expatriation annoncée…
Je ne te cache pas que j’ai hésité à prendre contact avec toi. Je sens en toi une souffrance, mais pas de mal. Alors je me lance.
Marie, rencontrons nous. Je me risque à espérer que tu es l’exception qui confirmera la règle.
Voilà mon adresse : [email protected] . Si tu souhaites m’envoyer un message en laissant ton e-mail je serai heureux de t’envoyer deux ou trois photos.
Merci pour ce blog
Seb
Rédigé par : Sébastien | 17 avril 2006 à 22:45
voila qui est fait
a bientôt
amitiés
marie
Rédigé par : marie | 18 avril 2006 à 07:52
Oui, c'est vrai. Les mots peuvent faire très mal, comme tu le dis si bien. Et ça surprend, on ne comprend pas pourquoi on nous fait ce mal...
En ouvrant un blog aussi généreux que le tien, aussi beau et plein de sensibilité, tu t'exposes beaucoup et tu prends un risque, celui de te voir agressée ou salie, même. Parce que la méchanceté et la bêtise, c'est universel et il semble que, plus notre idéal est élevé, et plus on est profondément blessés par ces agressions.
Soyons donc plus forts et apprenons à nous blinder.
Je crois qu'il faut tout simplement ignorer ces choses-là. Même si c'est plus facile à dire qu'à faire. Essayer de répondre, c'est donner de cette énergie qui fait ta force de créatrice. Ne la gaspilles pas à donner vie à la bêtise, à l'entretenir...
J'ai appris ça il y a très peu de temps... et c'est encore très douloureux.
Courage !
Une fois qu'on a accepté cette situation, on en ressort plus fort qu'avant. Ne leur laissons aucune chance de nous faire du mal. Aucune !
Rédigé par : Léonor | 18 avril 2006 à 11:26
Chère Marie, bonjour ...
"Aimer son prochain comme soi même" reste un scandale pour la pensée.
La face cachée de l'amour narcissique (et archaïque par plus d'un côté)c'est bien la haine: démolir, démembrer l'autre, le mettre à mal. C'est là la Chose exclue de la belle image dans le miroir que l'on voudrait maintenir.
J'ai récemment entendu un jeune auteur de théâtre - Renaud Cojo (Compagnie ouvre le chien)- parler de sa mise en scène d'une pièce intitulée Sniper (texte de Pavel Hak).
Le sniper est l'horreur même de la destruction humaine et sa mise en scène met la représentation théâtrale en crise (comme les pièces de Sarah kane). Reconnaître en nous cette horreur nous rapproche quelque peu de notre désir et du désir de l'autre.
Il est possible d'entrevoir une communauté un peu plus authentique sur la question du désir humain: la communauté de ceux et celles qui ont reconnu, en eux, la zone de l'horreur: la Chose. Si les mots ont un poids de réel c'est en s'avançant vers la "zone". Plus les sciences et les techniques se déchaînent, plus l'horreur devient monstrueuse. "Stalker" de Andrei Tarkovski est un bon guide à ce sujet.
Faisons donc basculer le miroir des grandes et petites blessures pour être touché par la nouveauté d'un réel qui nous attend de toute éternité.
Con affeto
Alain
Rédigé par : Alain | 18 avril 2006 à 12:05
Marie
Belle réaction que vous avez eue que de tourner le dos.
Souvent les mots blessent plus que les coups car ils ne sont pas tangibles.
Je suppose que ce genre de message ne vous arrive pas souvent, pour démonter ces affrosités, relisez les commentaires de votre blog qui ne sont que condensé d'affection, de plaisir et d'émotion partagés.
Amicalement
Patrick
Rédigé par : Patrick | 18 avril 2006 à 12:56
Oh , je souris parce que ce genre de message m'arrive plus souvent que vous ne le pensez, pas pour mon travail, mais sur le monstre que je suis,et de proches qui plus est...... si bien que je suis de plus en plus tentée de penser qu'effectivement je suis une sorte de monstre, mais Alain a raison "aime ton prochain comme toi même"reste un scandale pour la pensée..... et de toutes façons je ne vise pas la sainteté,ni même un niveau plus bas.... je suis moi avec mes incohérences, mon émotivité trop spontannée et trop épidermique, jamais espéré être parfaite trop consciente d'être bancale et pas très stable
baisers
marie
Rédigé par : marie | 18 avril 2006 à 18:31
Dans ce cas je ne veux plus te rencontrer ! On risquerait de trop s'entendre !
Blague à part les gens lisses sont si ennuyeux. Marie, t'intéresses-tu à la philosophie ? J'ai trouvé bien des réponses dans "le manuel" et "les entretiens" d'Epictète. J'irais presque jusqu'à dire que ça m'a aidé dans ma sculpture. si si !
Amitiés
Seb
Rédigé par : Sébastien | 18 avril 2006 à 19:04
tu as raison malheureux tu risques le pire...philosophie oui oui j'aime , mais pas lu Epictète, pas lu de philosophie depuis un bout de temps maintenant que tu m'y fais penser...vais m'y remettre
bisou
marie
Rédigé par : marie | 18 avril 2006 à 19:14
Je me sens petite toute petite face à ces commentaires parce que ce je saurais exprimer après tout le monde n'est que pâle et maladroite approbation.
Qu'espérer d'un ami, d'un proche... qu'il nous respecte tel que nous sommes, qu'il respecte nos différences, qu'il nous accepte avec nos qualités, nos défauts, nos retranchements, même pas qu'il nous comprenne puisque nous mêmes ne nous comprenons pas vraiment... qu'il ne demande pas l'impossible, qu'il nous demande pas d'être tels qu'il l'attend, qu'il aime aussi le monstre en nous, tel que nous le faisons pour lui...
Est ce l'âge qui avance, Aime ton prochain comme toi même, j'entends seulement aujourd'hui le Aime toi... C'est un travail tardif et bien difficile, loin de me paraître scandaleux et narcissique, un "mal" nécessaire pour avancer plus sereinement.
La colère de l'autre, ses reproches, son amertume, ses mots comme ses silences blessants... lui appartiennent, je veux apprendre à ne plus culpabiliser... il faut les lui laisser, les lui rendre... non pas lui rendre la pareille...
On tend les mains pour recueillir un cadeau, on ouvre son coeur pour recevoir l'amour, l'amitié et la tendresse, on remercie l'autre de tout coeur.
Mais alors qu'on lit ou écoute les mots, les silences lames de rasoir, il y aurait à répondre j'ai lu, j'ai entendu ta colère, tes reproches, tes ci et tes ça, ils t'appartiennent, je n'en veux pas...
Facile allez vous penser, primaire, non... salutaire... devant une arme qui nous menacerait ne ferions nous pas un écart salutaire ? alors pourquoi accepter de recevoir de plein fouet des mots qui nous blesseraient ou nous acheveraient ?
Pensées douces.
Chantal
Rédigé par : chantal | 18 avril 2006 à 21:43
oui j'avoue que ca n'a pas l'air evident ce genre de journée.Mais je suis d'accord avec Marie dans la vie il y a des moments ou il faut positiver et d'autres ou il faut vivre pour sa foi et d'autres encore avoir la foi pour positiver en tout cas c'est une reflexion interessante sur une journée maussade c'est surement la foi qui ramene a la realité dans ces instants d'amertume où il faut Grandir..
Rédigé par : Thomas | 13 mai 2006 à 04:19