Je me demande ce que deviennent tous les mots qu'on a décidé de ne pas dire.. est-ce qu'on a comme les ordinateurs une "mémoire morte" où l'on retrouverait les mots d'amour qu'on a pas sû dire à... la phrase cinglante que méritait.. les mots de chagrin qui nous sont restés au bord du coeur quand..?.
Je me demande pourquoi je n'arrive jamais à me mettre vraiment en colère... pourquoi elle reste toujours au fond de moi silencieuse et froide et muette.
Je me demande en regardant le visage de "Pays de neige "comment je peux si bien exprimer la serennité quand moi je ne la ressens jamais.
Je me demande ce que font, ressentent , vivent les hommes que j'ai aimé... maintenant... au moment où j'écris
Je me demande quels souvenirs garderont de moi mes enfants, nièce neveu et ma petite fille quand je ne serai plus là, est-ce qu'ils feront comme ça nous arrive encore, si souvent, ces grands repas d'été où un peu tard dans la nuit en général, quelqu'un lance "tu te souviens quand maman disait... ou faisait et que chacun égrenne ses souvenirs..."
En hiver on a plus tendance à garder ses souvenirs ou ses chagrins pour soi...
Je me demande si ce n'est pas quelquefois, en tout cas, pour ma soeur et moi, juste le bonheur de pouvoir encore, avoir sur la langue la douceur des mots maman papa, voir immédiatement leur image et sentir cette chaleur douce de "quand ils étaient encore là..."
je me demande ......mais je crois que je n'ai pas envie de connaitre les réponses....
Chère Marie,
Il n'y a pas de réponse, pas universelle en tout cas. Et c'est mieux ainsi, chacun conserve son individualité dans ses ressentis.
Tes mots aujourd'hui résonnent étonnament pour moi puisqu'ils représentent exactement les questions qui m'habitent en ce moment, après le décès d'un être très cher.
Dans le visage de ta si belle "Pays de Neige", je ne ressens pas la même sérénité que toi. Je vois ses yeux clos, comme si elle ne voulait plus voir, ne plus penser. Un temps de pause avant de mieux rejaillir dans la lumière de la vie.
Merci pour ton chaleureux message.
Plein de bisous
Valy
Nostalgie, douleur, manque, résignation et que sais-je encore.
Rédigé par : Valérie la lectrice | 03 décembre 2006 à 20:10
Tout ça est si vrai... et moi, pourtant, j'ai encore ma Maman, mais quand est-ce qu'on se parle "vraiment" ? J'avoue même que lorsqu'on doit se voir, j'ai toujours un peu peur de ce qui va être dit... Trop de silences depuis trop longtemps...
L'autre jour, un commentaire sur mon blog, m'a beaucoup surprise, touchée. quelqu'un m'a dit que mes peintures dégageaient de la sérénité et m'en félicitait. Moi, arriver à créer quelque chose qui dégage de la sérénité, alors que je suis si éloignée de cet état de manière presque permanente, plutôt rongée d'anxiété et toujours dans ce fichu sentiment d'insécurité...
ça m'a beaucoup fait réfléchir. ça m'a aussi fait "regarder" mes propres peintures d'un oeil nouveau, et ça m'a encouragée à ne pas perdre espoir d'y arriver, au moins un peu, au moins de temps en temps...
Bisous !
Rédigé par : Léonor | 04 décembre 2006 à 09:45
Liebe Marie,
"Je me demande pourquoi je n'arrive jamais à me mettre vraiment en colère... pourquoi elle reste toujours au fond de moi silencieuse et froide et muette."
L'énigme est là. Pourquoi obéir à l'injonction: Tu ne te mettras pas vraiment en colère.
Le cri reste la question informulée du corps et c'est ce cri qui manque à l'argile de ce jour.
Con affetto
Alain
Rédigé par : Alain | 07 décembre 2006 à 13:07
à Alain
je pense que tu as raison, c'est ce qu'il manque
toute mon affection
Marie
Rédigé par : marie | 08 décembre 2006 à 13:03