Se réinventer un passé, donc un présent....
Prendre un visage pour lui créer une mémoire, des lettres d'amours, de ruptures, de voyages....
Prendre des photographies jaunies et redonner à ce visage les cartes d'une vie qui n'est pas la sienne.
Jouer à n'en plus finir avec son propre passé, réinventé, décousu recousu, avec un fil blanc.
Avant, sur les vieilles photos en sépia femmes hommes enfants, ne souriaient pas. Ils étaient tous là, comme conscients d'être déjà du passé, c'est ce que j'aime.....Ces visages pâles, ces vêtements sévères, les petits garçons maigres et tristes, les fillettes comme des poupées de cire avec leurs robes du dimanche posant près de leur mère.. une immense tristesse émane de toutes ces photographies....
Tristesse qui se mêle aux paroles de nos mères de nos pères, eux aussi prisonniers de photos, figés pour longtemps, un temps de papier...
les miens font désormais partis de ceux là...J'ai beau regarder leur image, je n'entend plus le rire de ma mère, le tintement de ses bracelets dans la maison. La voix de mon père, s'est perdue parmi les bruits du monde.
Rangés, avec les photos des enfants petits, et des petits enfants, des amours qui ne durent jamais au delà d'une vie de papier.
Les commentaires récents