Deville-Chabrolle Journal d'atelier (retrouvé !)

le bel ouvrage

                                                                J e ne vous ai pas raconté ma journée d'hier parce que vous vous seriez sans doute mortellement ennuyés.

Le jeu consiste à reprendre toute la sculpture des pieds à la tête avec un minuscule outil et de "griffer toute la surface" en  diagonales, puis en croisant avec des diagonales inverses, puis des verticales et des horizontales.
Ce qui permet de faire des passages plus fluide entre les volumes et aussi de revoir et corriger chaque centimètres carrés de sa sculpture.
C'est long et fastidieux.

Mais moi j'ai bien, aussi ces journées là. C'est comme  une journée de méditation.

Comment par l'infime harmoniser le tout.

Quand je faisais le coté face de la sculpture, je me disais:" tu sais que personne ne verra ce travail là, puisqu'elle est collée au mur? "

Et je revoyais ma mère essayant de m'apprendre à broder, quand j'étais petite...
Quand je faisais un noeud maladroit à l'arrière du canevas, elle me disait:" non, si tu veux faire un bel ouvrage, il faut que ce qui ne se voit pas, soit aussi beau que ce qui se voit"

Alors j'essaie, maman, mais.... sans toi c'est plus dur

Yoko

J'ai fini la sculpture sur laquelle je travaillais une sorte de petite soeur de "La danseuse d'Izu".

Elle m'a donné le temps de réfléchir à mon mur...qu'elle en soit remerciée.

Elle m'a aidé le temps d'entendre un poème "L'art de perdre" qu'elle en soit remerciée.

Elle m'a aidé a trouver un infime passage  au milieu de jours plus sombres que des nuits qu'elle en soit remerciée.

C'est ainsi que les sculptures nous aiment parfois.....

Juste la lumière

                           

                                    
Quelquefois on allait partir, et puis on revient sur ses pas comme si on avait senti...une présence imperceptible, quelque chose qui a tressailli dans l'air ..

Ce n'était rien juste la lumière qui caressait l'épaule d'une sculpture

Ou la persistance rétinienne de votre propre solitude..

Enfin un truc bizarre qui vous serre un peu la gorge...

Et aussi

Qu'est-ce qui est BEAU ? Vaut-il mieux que ce soit le dedans, ou le dehors ? .. et justement... où est l'intérieur, où est l'extérieur ?

En "entrant" dans le cadre du tableau, puis dans cet espace détruit,  NON FERMÉ, on sort DANS l'Oeuvre et dans un nouvel espace, vers l'horizon dégagé.

Une mise en abymes, en somme ...

Ce texte et cette belle photo de Fabrice...merci à lui

Et voici le lien vers son blog

leçon de maître

Kiya avait plusieurs idées urgentes à mettre en oeuvre

Et pendant que j'avançais péniblement avec ma sculpture...
Elle a créé deux bracelets multicolores
Trois tableaux
et une oeuvre d'art ....disons "d'art conceptuel"
(une sombre histoire de jardin jaune, de cailloux et de vache en plastique" que je vous montrerai ça demain vu que..... "FAUT LAISSER SECHER.... MAMIE!!!!"

Bon, bien sûr on ne peut pas dire que j'ai beaucoup avancé mon travail perso....
Encore que...
Encore que........ plus qu'il n'y paraît  finalement...

Parce que lorsque "L'OEUVRE" a été finie, j'avais progréssé au sujet de ma réflexion sur cette porte ,commencée hier.
En regardant de plus près ça...

En haut à droite

C'est bien du même sujet qu'il s'agit...l'ouverture dans le dense du rouge...

Porte fermée dans le rouge.
Porte fermée au plus clos de l'espace...le risque absolu demeure...
La porte ouverte ,elle ,est un appel .

Mais qu'est qui est digne d'être vu ? le dehors, le dedans ou simplement le passage.

Kiya peint ...et se livre entièrement au plaisir d'écraser des  couleurs entre ses doigts ouverts.

On a enlevé les gants ... elle jubile "c'est doux.."
et puis dans l'épaisseur du rouge elle racle le papier
et elle ouvre une fenêtre improbable sur un autre monde....

Je  regarde et j'apprends.

Le coup de téléphone du soir

J'ai un peu honte.. j'ai l'impression de vous montrer la même photo depuis un siècle.....
Mais là ...elle a ses mains..

Le problème avec les sculptures c'est qu'on est toujours à deux doigts de les finir..

"C'est trop bête de s'arrêter maintenant j'ai plus que deux ou trois détails à revoir..."
Ou: "oui, oui, commencez à déjeuner sans moi, j' arrive dans cinq minutes"

Et c'est comme ça que le soir tard, quand il fait déjà noir, j'entends le téléphone de l'atelier sonner et ma soeur me dire:" Tu as l'intention d'y passer la nuit?"
"est ce que tu as vraiment l'intention d'y passer la nuit?"
Heu ....non.... j'ai juste un truc à finir et je rentre.....

Le sculpteur

Jeudi 14 décembre.
Il fait froid, le brouillard épais a absorbé bruits, mouvements, et couleurs.
En allant à l'atelier,plus de paysage qui défile...juste ce gris infini.
J'ai commencé,une nouvelle pièce...armature, métal froid... heureusement la terre...
J'ai commencé à l'encontre de mes habitudes par le visage.
Pour voir..
Je l'ai posé ensuite sur mon armature, et amorcé les épaule.
J'ai regadé ce minuscule visage.. longuement,j'ai trouvé le cou un peu  long, mais finalement je l'ai gardé comme ça.
On verra plus tard mais j'aime la fragilité qu'il exprime..

Comment renoncer à cette grâce ?

#8 Une affaire d'hommes

Journal d'Atelier Episode #8
Une affaire d'hommes...

|  

Antonio

Parce que sur les vidéos je suis  tellement concentrée que j'ai toujours  l'air d'être fermée et triste.

Parce que quand j'écris mes notes c'est toujours, la nuit tombée, après une journée de travail et que je suis toujours un peu fatiguée.

Parce que je ne suis pas naturellement d'une gaité folle.

Je voulais vous montrer cette photo d'antonio:
1) Parce qu'il le vaut bien
2) Pour vous montrer qu'on s'amuse  aussi à l'atelier même si on y travaille  dur et peut être parce qu'on y travaille dur.
3)Et enfin parce que j'aime que vous connaissiez ceux que j'aime.

Les p'tits LU

Trop longue, trop dense, pour vous raconter la journée d'hier.
Antonio est venu mouler la troisième "Enfant liane" et "Pays de neige" en même temps.

Moi j'ai fait "assistante-mouleur", j'ai tourné quelques images pour vous, chargé avec les garçons deux camions pour la déchetterie, et des milliards d'autres choses.

Heureusement vers 16h, Antonio et moi, on s'est fait la "Pause thé et p'tits LU "et ça, c'était le bonheur..

Dans l'atelier, le plateau posé sur une sellette de sculpteur, le thé et les p'tits LU.
(Bon, il n'y a que la sellette qui l'a mal pris des passer de porteuse d'oeuvre d'art, à desserte de cuisine, mais si on s'arrête, aussi, sur les états d'âme des objets on en finit plus.)

Le p'tit LU c'est magique parce qu'à peine vous en avez croqué un coin , c'est toute votre enfance qui revient... la table de la cuisine avec le chocolat chaud, la cour d'école, sauf qu'à l'époque ils étaient entouré de papier d'alu rouge, bleu ou vert...

et moi... déjà ........ je découpais des étoiles dedans.... on ne change pas vraiment!!!