Shizuko et moi étions inséparables.
Même si chaque journée semblait une haute nuit d’hiver
Nous aimions notre vie.
Même si elle nous imposait de n’exister qu’enveloppées de silence
Nous aimions notre vie.
Dés l’aube froide, le bain, et les massages d’huiles parfumées étaient notre premier pas dans le jour.
Puis les servantes glissaient à même notre peau nue, un premier
Kimono d’une blancheur immaculée, en toile de Chijimi. Ce tissu plus fin et impalpable que la soie. C’est dans la neige que le fil est filé, dans la neige qu’il est tissé, lavé et blanchi depuis des âges et des âges…
Ce tissus qui n’existait que parce que la neige existe.
Le reste de la journée, jusque tard dans la nuit était dédié à l’apprentissage de la poésie, de la philosophie, de la calligraphie, de la musique et bien sûr de la danse.
Quand nous apprenions geste après geste le rituel des danses il était possible de parler, d’interroger la maîtresse de danse.
Un soir à la fin du cours je lui demandais pourquoi apprendre la poésie ou la musique puisque jamais nous ne pourrions nous exprimer devant qui que ce soit…Elle me regarda longuement et me dit…. »Petite fille d’IZU, c’est avec ton âme que tu danseras, pas avec ton corps"
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