Pendant que nous vivions une presque journée d'été un ami est mort.
Claude Astier, c'était un ami du blog, qui ne parlait parce que tous ces mots étaient dans sa peinture....
Pour lui j'ai pris ces quelques lignes dans "La nuit des calligraphes" de Yasmine Ghata
"Je me suis éteinte le 26 Avril 1986, à l'âge de quatre-vingt-trois ans.
Ma mort me fut aussi douce que la pointe du roseau trempant ses fibres dans l'encrier, plus rapide que l'encre bue sur le papier.
J'ai pris soin de ne laisser aucun désordre derrière moi, j'ai rangé ma vie et mon matériel de calligraphe"
Calames*,makta*,divit*, et leur respiration d'encre se tenaient à portée de ma main, dressés par ordre d'usage et de taille, séparés par une même distance, pour éviter jalousie et querelles.
Moi morte, ils se seraient entre-tués.
Je m'en allai donc sereine, abandonnant mes outils devenus prolongement de ma main, étreinte de mes doigts, compagnons fidèles et obéissants.
Ils furent témoins de ma mort, s'immobilisèrent à sa vue, puis soufflèrent quand elle quitta les lieux. Ma dépouille ne les intéressaient pas, ils furent contents de prendre congé de moi.
*Calame:Plume faite de roseau et employée pour écrire.
*makta: Plaquette sur laquelle on taille la pointe des calames
*Divit: écritoire portative comportant un encrier et un réceptacle pour les calames
Merci Claude pour la vie que tu savais si bien nous restituer en couleurs.
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