Deville-Chabrolle Journal d'atelier (retrouvé !)

jardin clos

Si l'atelier est ma mémoire et mon imaginaire, le jardin est une image .

Bien sur celui de derrière est plus joli avec sa vue sur la rivière, mais moi j'aime les jardins clos, comme les jardins de monastère, ceint d'un déambulatoire....Si je trouvais ça, j'achèterai un petit monastère pour y vivre et y travailler .......

Dès qu'il fera plus chaud on installera table chaises,et les chaises longues sous le saule, la baie de l'atelier sera ouverte. Le jardin n'est encore qu'un éboulis de vert , mais encore quelques jours et il y aura la respiration de la couleur et la vigne vierge sur la grange et celle qui serpente sur le rampe d'escalier de la cave...

Sisyphe m'attendait

voila mon échappée belle est finie, j'avoue que j'aurais continué un peu encore, mais Sisyphe m'attendait avec son rocher, alors...

Alors je suis revenue à la place pour laquelle je suis faite, et lui, Sisyphe m'attendait aussi ,dans notre labeur de mise au monde réciproque.

Les sculptures ont cet avantage sur les hommes qu'elles ne posent pas de questions stupides du genre ou étais-tu? , depuis combien de temps? où? quand ? comment?... se disant sans doute que l'on est, sinon à la juste place, du moins à la place où nous avions le plus besoin d'être.

Sisyphe m'attendais donc et l'atelier aussi, avec son odeur de terre,  sa lumière , cet atelier jamais vraiment déserté.Quand je reviens il y a cette sensation étrange comme de retourner à l'intérieur de soi............ imaginez que vous puissiez entrer physiquement dans votre mémoire, votre imaginaire, dans cette partie de votre cerveau et vous y promener, y rester, y réfléchir....

aller venir

Certains d'entre vous m'ont dit ,hors blog leur inquiètude devant ce silence, peu habituel...

j'étais partie, je crois que j'avais vraiment besoin d'air, d'espace, je voulais juste une semaine être libre, voir comment ça faisait d'emprunter  un autre chemin que celui qui mène de l'atelier à la maison...

Et quand on dit "la vie, tout court" c'est un vrai mensonge, j'avais juste oublié son goût...

je repars aujourd'hui on se retrouve en fin de semaine

je vous embrasse

marie

Les petits bonheurs de Marie

Il y a des journées qui commencent mal...... quand dans la première tasse de thé du matin  se glissent, en douce, les premières larmes salées de la journée...

alternative: retourner se coucher, ou mettre le film sur pause et regarder les grands arbres du jardin, le menton dans la joue.

Urgence: se dire que "puisque c'est ça, on fera rien du tout, on travaillera pas,on décrètera que cette journée et celle d'hier n'ont jamais existé ,croix de bois croix de fer! et on ira pas non plus dans le placard, s'enfermer dans le noir, même si on a le coeur en mille morceaux."

On fera juste rien :du genre.... "même pas mal"...

Et puis la vie qui se fout de vous , de vos chagrins et des mots qui coupent, à la vague suivante vous apporte un bouquet de roses écarlates et le jour d'après un "petit bonheur "de quelqu'un que vous ne connaissez à peine ...... et ceux là vous disent que vous leur rendez  la vie plus belle....

Merci à eux

Faire silence

Sisyphe n'avance pas aussi vite que je le voudrais, mais depuis le temps qu'il pousse son rocher.....

Nous devons être dans le même état de lassitude, moins physique que morale d'ailleurs...

Sisyphe pour moi c'est plus l'absurdité d' essayer mille et mille fois avec les même mots de se faire comprendre, que l'absurdité de la vie tout court....

Encore une fois la tentation du silence, devant tant d'impuissance.

à A....

Il y a des matins comme ceux-là...
On ouvre son ordinateur et l'on se retrouve devant un mur de mots...

On approche la main pour les caresser et puis ça coupe, c'est plein d'amertume, des mots mal cicatrisés ça s'infecte, entre les mots.... les  silences sont pleins de lames de rasoir....

Avant j'aurai essayé de répondre, de faire comprendre, je me serais insurgée. Aujourd'hui il y a bien des jours où les mots me fatiguent....

Des fois même je ne les aime plus.
Pire... je m'en méfie.

On me disait l'autre fois notre seule planche de salut c'est de poser des actes de foi pour ce qui est important.......
Alors j'ai tourné le dos au mur et je suis allée dans l'ombre, seule, d'un pas tranquille poser un acte de foi.....

Sagesse et folie

Celle ci ouvre doucement les yeux sur le monde.

Sage comme une image.

Elle attendait depuis quelques jours dans l'atelier que je  veuille bien m'occuper d'elle, mais j'avoue que mon Sisyphe me préoccupait plus ....j'avance sur lui lentement ce qui me permet d'une part d'apporter un soin tout particulier à l'anatomie et d'autre part de continuer à réfléchir ....

 

 

L'idée qui me hante en ce moment c'est, la représentation de la dualité

pesanteur-légéreté,esprit -matière, spiritualité-matérialité et toujours la difficulté d'être un être humain...

Sisyphe me semble un bon début pour aborder ce thème, et puis j'aime ce personnage qui avait osé défier les dieux.

Ailleurs

Bangalore, Bâton Rouge, Toronto, Montréal,  Rimouski et puis aussi bien sûr en France..... 
ça c'est quand je vais voir sous le petit compteur de la colonne de gauche , la rubrique "qui êtes-vous?" et moi ça me fait rêver ...

Alors qui êtes-vous donc , visiteurs qui venez d'ailleurs ?
Laissez un petit message,  dites-nous qui vous êtes, comment vous vivez, comment c'est chez vous....
On vous embrasse fort.

Le bleu des idoles

                                                                                                                               Et puis la dernière....

c'est plus spécialement ,elle, que j'étais venue voir "l'idole"..

olivier et moi devions décider de la patine...je voulais pour elle un beau dégradé de bleu foncé vers le bas et clair en haut, un dégradé subtil imperceptible...bleu dense en bas (mais sans tomber dans les noirs( et léger en haut...pour dire que nous sommes ces oiseaux que la pesanteur empêche de voler.....

Olivier comme toujours a compris..... il avait préparé le travail, les sous -couches de brun, puis une première couche de bleu,le temps d'un petit restau ensemble, au retour nous avons déterminé la hauteur des changement s de densité de bleu...puis je lui ai fichu la paix,il a pu finir son travail en paix...olivier, je t'embrasse heu....si tu piques pas trop

Tous les matins du monde

Vous vous souvenez comme il avait été difficile de lui trouver un titre... Finalement je l'ai emprunté.
Elle s'appelle "tous les matins du monde"

La photo n'est pas très bonne, le visage surtout a une mauvaise lumière, mais elle existe puisqu'elle existe en bronze...

j'imagine quelquefois qu'en passant devant une galerie à Paris, Honfleur,Lyon ou Palm beach (ça c'est pour faire chic).

en voyant une sculpure que vous avez vu nue jusqu'a l'armature si j'ose dire....et dont on a parlé ensemble j'imagine que vous ne les voyez plus de la même façon....

qu'elle est plus proche, je vous imagine même avec un petit sourire du genre de celui qu'on a quand on retrouve quelque chose de familier, un nom oublié...

mais est ce que le charme n'est pas rompu, le mystère moins dense ?