Je travaille..... je regarde ma sculpture ......mes mains n'ont pas besoin de mes yeux pour trouver le bloc de terre.
Elle, la sculpture, je ne la lâche pas du regard une seconde.
L'oeil mesure.... l'espace entre l'épaule et le cou.
Ma main écrase et un morceau de terre sur le ventre , la hanche.
L'oeil mesure .
Chaque sculpture a un épiderme et cet épiderme je le crée sous la pulpe de mes doigts;
L'oeil mesure.
Ainsi passe la journée ....dans le silence......juste l'horloge qui égrene le temps
Liebe Marie,
Cette photographie de la "cohérence de la vie" est très émouvante car d'une certaine façon elle représente la grande fragilité de la créatrice en vous. J'y reviens une seconde fois car, pour un étranger, cette voiture accidentée c'est tout à fait vous. Cela a quelque peu hanté ma nuit car, par sa puissance de signifiant, elle interroge la protection de mon armure et de ma visière. Face au monde, je boucle mon armure sur ma poitrine et je rabats ma visière sur le visage.
L'armure est la pierre tombale de ma propre vérité intime et c'est là une culpabilité qui ne laisse pas de repos. L'inquiètude et le souci me rappellent sans cesse ce que je perds de la vie lorsque je me protège.
Accepter d'être exposé à la rencontre du nouveau est un risque considérable et c'est là une totale solitude, souvent accablante. En ce point, on peut mesurer l'innocence naïve de ceux et celles qui s'imaginent en créateur et créatrice sans avoir à en payer le coût psychique.
Con affetto
Alain
Rédigé par: Alain | 18 janvier 2006
Pour ceux qui ne lisent pas forcément tous les commentaires, j'ai remonté à la lumière celui de mon ami Alain, qui comme souvent devine les choses et les exprime avec beaucoup de finesse.
marie