Deville-Chabrolle Journal d'atelier (retrouvé !)

Jardin bleu

Le week-end s'annonce solitaire, tout le monde part à  Paris , Orléans bref va vers son travail ou vers  l'autre partie de sa famille et là... la gourmande en moi s'éveille.

Il va y avoir du silence a l'atelier, dans le jardin et à la maison..... les passerelles vont être faciles à franchir, sculpture, écriture, lecture, et le jardin à sassiété... le jour et la nuit...

Vous ai-je déjà dit que j'aime les jardins?
heu....je crains que oui...
Pas comme ceux qui jardinent, non, pas trop de courage pour ça....

Je les aime, en contemplative... Mon jardin à moi c'est un jardin suspendu, pas un vrai bien sûr, mais un jardin qui me sépare de "l'en-dehors".

Derrière le portail blanc, la vie qui bat son rythme.  Passé le portail ... dedans, juste le ruissellement de l'eau, le silence qui qui s'enroule et dort à l'ombre des grands arbres,  la lumière qui gagne ou perd du territoire au fil de la journée, et capitule enfin le soir.

Le soir à l'heure de la terre mouillée, de l'odeur sucrée des fleurs, et du thé "jardin bleu"...... c'est celui des soirs d'été.

La funambule

Funambule.

Je marche sur un fil fragile entre l'atelier et la maison.
A l'atelier, le matin, je sculpte la vie selon moi.
A la maison, l'après midi, je sculpte les mots et j'écris.

Double vie... encore.
Double plaisir... surtout.

je suis de celles qui ne veulent jamais couper la poire en deux .

Je veux la poire entière et l'arbre  et sa sève et  ses fruits.
Je veux de la terre, malléable douce à la peau et le silence pour aller chercher des mots, ceux qui sont dans le blanc épais de la page.

 

Elle volera (suite)

Ses longues jambes se sont extraites de l'argile, de la matière lourde.

La gangue de terre derrière elle, se décolle de son dos.

ses bras fragiles vont se déployer comme des ailes.

Encore toute alourdie de terre, elle se déploie. vers le haut..vers le ciel.....

Elle volera j'en suis sûre.

Parce qu'un sculpteur réinvente chaque jour , le monde tel qu'il le rêve.

Parce qu'il ne connaît que la réalité qu'il crée.

rouge désir

Une expo Leonard de Vinci.

Un dimanche? Un dimanche ou un autre jour peu importe.

Mais ce visage si pâle dans cet orage de velours rouge.

L'illustration du désordre amoureux? la belle le coeur à l'envers dans le désordre des draps et le rouge du sang, le rouge de la vie, celui de la passion. les mots et les silences que l'on glisse dans l'ourlet des velours.

le rouge comme une violence à la grisaille quotidienne

elle volera

J'veux qu'elle s'envole...qu'elle ne touche plus terre...

Alors on a réhaussé l'armature.

L'apesenteur, l'élévation, je veux la légèreté du bronze.

Plus rien qui lie, qui rattache, qui tire vers le bas....

Elle volera....

petit conte pour se taire

                                                             Depuis l’enfance, j’étais ici pour apprendre l’art subtil du silence.

Paradoxalement nos maîtres, commençaient d’abord par nous enseigner les mots. Tous. Nous devions les écrire, en trempant le doigt dans du miel, ainsi en les léchant, du bout de la langue nous nous nourrissions de leur sens.. puis nous les observions longuement.

calligraphie,  sonorité,  poids,  couleur, nuance …

Nous nous exercions à leur maniement, les plus effilés et tranchants filaient comme des lames.  Les autres, les mots qui soignent  guérissaient toutes les blessures, celles de l'âme, celles de corps.

Puis, au cours des années, nous apprenions à supprimer les moins utiles,ou les moins beaux…

Certains d’entre nous arrivaient à l’adolescence avec seulement une dizaine de mots, leurs préférés,les plus tendres, les plus fort ou les plus audacieux. Ils les gardaient aussi longtemps qu’ils en ressentaient la nécessité.

Après…..

tout n’était qu’une question de temps…… lorsque nous étions prêts a abandonner mot après mot jusqu'au dernier, sans regret, sans peine, c’était que notre enseignement arrivait à son terme.

Il était temps, pour nous, de partir sur les routes, pour témoigner du Silence.

en absence

                                                                Passer à l'atelier.

Juste passer. Regarder. Sentir. Essayer de n'être pas soi, en connaissance de cause.

Regarder les plâtres qui vivent là, en absence, comme des fantômes d'émotions anciennes.

Et puis les autres, de terre crue, sous leurs linges humides , dans leur plastiques .

Etre là en étrangère , comme si ce lieu était celui d'une autre, ne rien toucher, juste regarder.

Essayer de deviner qui vit là,.... et ne pas y parvenir

Sieste d'été

J'aime ça.

Quand il fait très chaud.

Dehors, cette surabondance de lumière, blanche, crue, qui écrase tout, et la chaleur  sèche comme un coup de fouet.

Dedans, on a emprisonné la fraicheur du matin et on la garde tant qu'on peut ,portes et volets clos . la maison est sombre et silencieuse...on marche pieds nus sur les tapis, c'est doux et tiède, les marches de bois de l'escalier qui mène aux chambres, craquent. le parquet blond luit doucement, et dore la moindre parcelle de lumière.

Dans la chambre là haut , la même obscurité, la même faicheur ...ce soir il fera bon ouvrir tout grand les fenêtres , sur les grands arbres noirs...

Mais là, maintenant, on vit comme des clandestins qui fuient la chaleur, qui cherchent le coté frais de l'oreiller, on se  coule en douce dans les draps blancs frais repassés , on lit pendant que l'incendie de lumière dehors, brûle tout.

On s'endort.... le livre, nous a glissé des mains.

Siestes d'été...

Trop

L' image n'est pas très belle, floue, un peu comme moi en ce moment.

Bon, mais ça avance... après tout c'est l'essentiel... parait que les états d'âmes sont à proscrire .... oui, mais moi l'état de mon âme m'intéresse...

Constat: âme un peu fêlée, coeur qui va avec... moral peut nettement mieux faire... va falloir faire avec .

Bon alors va falloir aussi admettre un fois pour toute que:
Je ne suis pas une battante,
je ne suis pas vraiment positive comme fille,
que j'ai des états d'âmes et (hélas plus souvent  que je ne souhaiterais en avoir),
je ne suis pas rationnelle, encore moins "rationnelle distante" (oui c'est une catégorie, j'ai appris ça il y a peu de temps alors je le place )
que je suis instable, pas très sociable, excessive, passionnée, compliquée, trop sensible, contradictoire , pas sortable, maniaco-dépressive, agoraphobe, claustrophobe, anxieuse, chrono-destructurée, névrosée (pas sûr mais il y a de grande chance) ...et j'en oublie sûrement....

Bref si vous avez des amis "normaux", positifs, équilibrés passez la soirée avec eux... normalement tout cela n'est pas contagieux mais on ne sait jamais.....

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//////////////////// Spéciale dédicace pour Camaienne :

Pauline Croze - Je suis floue
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Celle qui

  Hier , je suis allée chez mon ophtalmo....deuxième fois que je le vois dans ma vie, presque deux ans entre la première et la dernière visite.

Il me fait tout les examens, comme d'habitude je ne dis pas un mot..au moment où je lui  réglai ses honoraires il me regarde attentivement et me dit:"ah oui! vous êtes celle qui n'aimez pas vivre avec les gens!"

Je l'ai regardé et je lui ait souri...

C'était pas tout à fait ça, mais je me suis dit que c'était pas grave d'être pour lui... juste un regard et "celle qui n'aime pas vivre avec les gens..."